Des limaces à ne plus savoir quoi faire

Photographie de plusieurs espèces de limaces

Les petites limaces grises (Deroceras reticulatum) sont, Avec la limace noire (Arion hortensis), les deux espèces les plus problématiques en grandes cultures. 

Jean-Pierre Sarthou

Quel printemps !!

Non seulement il nous empêche de semer dans de bonnes conditions et quand on veut mais il libère des « tonnes » de limaces. Nombre d’entre vous ont dû ou devront ressemer. Même si, cette année, les systèmes de culture avec labour ne sont pas épargnés, il est vrai qu’en agriculture de conservation des sols, on offre d’avantage de bonnes conditions de vie aux gastéropodes. 

Alors que faire ?

Il n’y a pas de solution miracle, quel que soit votre système de culture. Pour autant, on peut tendre vers un système qui minimise les dégâts. Sachez déjà qu’il est avéré que bien que l’ACS favorise les limaces, leurs dégâts ne sont pas forcément plus importants (présence d’une plus grande quantité de nourriture autre que la culture et présence également plus élevée de prédateurs de limaces). 

Il est également montré qu’après plusieurs années d’ACS, la limace grise, prédominante au début, décroît pour un panel d’espèces plus diversifié dont des limaces utiles (prédatrices d’autres limaces ou détritivores). 

La stratégie de base est l’anticipation.

Toutes les parcelles n’ont bien sûr pas le même niveau de risque. Les précédents jouent un rôle tout comme la nature du sol et sa structure de surface. Les argiles sont ainsi plus favorables, ainsi que la présence de mottes. Il faut ensuite observer. Inutile d’aller chaque nuit, compter les limaces. 

Utilisez les fameux pièges de type Inrae/Bayer/De Sangosse, des carrés de feutrine ou équivalent de 0,5 m de côté, recouverts sur une face de couche étanche et humidifiés ; à relever chaque matin. L’objectif est d’installer la culture dans les meilleures conditions possibles, en limitant la pression limace au maximum. Pour cela, le travail du sol ainsi que le roulage ont une action intéressante. Mieux vaut retarder le semis et fertiliser en localisé pour favoriser le démarrage rapide de plantules plus vigoureuses. 

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Quid des traitements chimiques ?

Deux molécules existent sur le marché, le métaldéhyde et le phosphate de fer, dans de nombreuses spécialités commerciales. Leur usage devrait se limiter à des applications qu’en dernier recours. Même si à ce jour, aucune étude ne montre de différence d’impact sur la biodiversité au champs entre l’utilisation de l’une et l’autre de ces molécules, le bon sens veut qu’on limite leur usage. 

Pour rappel, les applications de post levée ne sont guère efficaces (les limaces préfèrent aller sur les plantules que les appâts) ainsi qu’après 4-5 feuilles (plantes moins sensibles). Certains, enfin, utilisent aussi la stratégie des plantes leurre. Ainsi, semer en même temps que la culture sensible, de l’orge, du seigle ou du colza, espèces plus appétentes et à choisir en fonction de la culture, n’est pas inintéressant, bien au contraire. 

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